Page mystère #4 : La tâche noire

Page mystère #4 : La tâche noire


Ah ! Il semblerait que vous avez trouvé une autre page mystère !

Celle-ci est consacrée à mon tout premier projet artistique que j’ai pu faire quand j’avais entre 12 ans et 14 ans. En effet, ma composition Tâche noire tient son nom d’un recueil de poème que j’avais écrit (d’ailleurs, vous avez dû remarquer en parcourant le site que j’adore les citations !)

N’ayant ni l’ambition et surtout le talent de devenir écrivain professionnel, ce projet est malheureusement resté sans suite. Heureusement que je n’ai pas fait la même chose avec la musique…

Voici donc si dessous quelques-uns des poèmes que j’ai pu écrire. Bonne lecture à vous !



État second

Dans un état second, transcendé
Je me sentais libre mais enfermé
Nous ne pouvions plus nous maîtriser
Mon cœur ne battait que pour être à ses cotés

Nous étions des drogués en plein délire
Tutoyant la luxure ne demandant qu’à nous chérir
Nous savions que cette démesure
Ne peut donner naissance qu’à une rupture

Son corps n’était plus pour moi, cette magnifique sculpture
Que maintenant mes désirs ont caché dans leurs sépultures
Je ne peux accepter de voir mourir ce que nous avons partagé
Notre histoire, nos consciences, nos joies partir en fumée

Je ne veux quitter sa vie
Ce spectre qui dans mes rêves me poursuit
Ces lèvres qui m’attirent
Façonnant la mélodie d’un séduisant rire

Elle est ce que j’ai toujours voulu être
Mais elle veut ce que je ne peut être
Elle aime ce que j’ai toujours encensé
Elle est ce que j’aurais dû aimer

De jours en jours je la regarde
Sous un nouveau paysage qui me semble fade
J’attends, car pour elle je ne peux faire mieux
Et elle attend, parce qu’on se croyait encore heureux

Impossible de choisir entre cette fausse béatitude
Qui n’est que mensonge
Ou entre cette solitude
Qui tous les deux nous ronge

Le regret : torture parasite
Ultime supplice ôtant l’espoir et ses rites
Enterrant dans un sable rancunier
Les amours maintenant arriérées


Le chat

Un soir d’hiver, une famille se réunit au coin du feu
L’ambiance est chaleureuse et tout le monde est joyeux
Au coin de la pièce, allongé sur un coussin,
Le chat dort paisiblement, sans penser au lendemain

Mais ce félin se lève dans un sursaut effrayant
Fixe la porte du salon assidûment
Courbe son dos et montre ses dents
Mais qu’avait-il bien pu voir d’aussi stressant ?

Tout à coup, les cœurs s’accélèrent
Tout le monde retient son souffle
Et le regarde en héros pamphlétaire

Maintenant qu’allait-il faire ?
Quelque chose d’extraordinaire !

Il s’assoit, baille, se couche et se rendort


La boussole

Dans l’ombre, sous la brume se dessine le phare
Qui conduit le marin, lorsqu’il est tard
Le protégeant des sirènes et leurs sitars
Pour que les eaux ne le jettent pas au mitard

La boussole quant à elle ne quitte pas son être aimé
Son aiguille guide le plus valeureux aventurier
Vers les trésors enterrés
Que des chefs pirates avaient cachés

Se laisser guidé ou être guidé
Voilà une soumission bien accordée
Une confiance qui ne doit pas être éclatée
Face à deux esprits qui ne font que s’admirer


Impuissant

Elle sait, mais n’ose dire
Elle se tait, face à son avenir
Cependant, elle ne veut plus mentir
Elle ne rêve que d’une chose : partir
Loin , très loin de la réalité
Qui la torture, qui la fait souffrir
On ne peut la retenir
On ne peut qu’enfermer nos larmes, et nos sentiments délabrés


Alice au pays des merveilles

Rien n’a changé,
Il est toujours coincé
Et il restera condamné
A cette fameuse heure du thé

La folie vient de s’emparer
De son esprit malade et déjanté
Le temps n’est pour lui qu’une aberration immonde
Face à sa bêtise toujours plus féconde

« Je vais être en retard »
Cria d’un coup le lapin en pétard
Lui, n’avait pas une seule seconde de libre
Il fallait que sa vie soit aussi fluide que l’eau du Tibre

Un paradoxe vient se glisser dans le pays d’Alice,
L’un est emprisonné à cinq heure de l’après-midi
L’autre n’a même pas le temps de constater son supplice
Le retard est devenu son meilleur ami

Ce monde créé par Alice a fait d’elle une droguée qui s’emprisonne
Enfermant avec elle, le chapelier et le lapin dans une vie bien monotone

Doué pour les conversations philosophiques
Le chat de Cheshire dirige l’art de la rhétorique
Avec un surréalisme à en couper le souffle
Face à une Alice qui désespérément s’essouffle

Je ne peux oublier depuis que je suis enfant
Son sourire malsain qui encore aujourd’hui me terrorise tant


Contraste

Laissez-les dire, laissez-les parler
Versez leur jalousie pour briser vos espoirs
Laissez-les en tête à tête avec leur déboire
Pendant que vous rêver

Et ne vous arrêtez sous aucun prétexte
Même dans le plus délicat des contextes
Vous n’êtes pas du bon côté de la ligne, à votre place ?
Vous regarderez les puissants crever dans leurs palaces ?

Je n’ai plus la force d’écouter ces discours rabaissant
Et de me taire devant des vantards méprisants
Aux valeurs inexistantes
Aux pensées déprimantes
Aux joies artificielles inexpressives
Et à la haine maladive
Toujours dans la démagogie, faussement bien pensant
Écrasant les autres pour exister dans leur monde de perdant

Il faut plutôt se méfier
De ceux que l’on croyait oubliés
De ceux que l’on n’entend pas à la télé
Et que l’on a humiliés

Pendant combien de temps pourrons nous fermer les yeux,
Serons nous encore complices de la misère dont nous sommes des témoins honteux ?


Cercle

Détruite pour mieux construire
Construire pour mieux détruire
Cercle vicieux qui retarde
Les idées novatrices qui tardent


L’espoir

De ses fausses excuses renouvelées
Il a fini par être condamné
Au lieu d’être acquitté
Pourtant ce n’était pas ce qu’il avait souhaité
Il aurait voulu la quitter
Il devra coexister
Avec cette colombe infectée
Et complètement lestée
D’un poids adulé
Dans une cicatrice scellée

Mais une très grand amitié s’est créée
Et tous deux se sont libérés
Enfin l’espoir est né
Et les tâches noires se sont effacées
Alors il a finalement été condamné
A être heureux et à le rester


Étrange expérience

Une étrange sensation d’une nouvelle expérience
Nouer à l’excitation des déviances
Un renouveau vers l’espérance
Des ruines rénovées par la tolérance

Un parasite bénéfique
Dans une routine frénétique

L’expression de paroles superficielles
Sont exclues dans un orgasme solennel
Dans une folie passionnelle
Et un péché originel
Surveillées par la déraison et ses sentinelles
Par un destin qui se voulait conventionnel

Désir sensuel
Ou besoin charnel ?

« Le temps qui passe » me paraît une évidence
L’allégorie de la mort une apparence
Dans le règne des euphories et ses incohérences

Cela ne peut s’expliquer
Ni se soumettre aux lois
L’incompréhension est le conseillé
De celle qui ne dit son nom qu’au désarroi,
De l’Homme face à ce qu’il convoite
Devant le néant de cette maladroite


L’énigme

Il faut savoir chercher
Ce qu’il est interdit de trouver


Les robots

Prisonniers sans âmes
Automates de fers
Au service de Madame
À l’esprit qui se perd
Larbin, esclaves incontestés
Pour des assistés
Mais ils attendent patiemment leur tour
Ils savent qu’ils nous contrôleront un jour


Nostalgie

Ivresse que l’on ne peut arrêter
Puit de sentiment que l’on ne peut boucher
Une faim de souvenir que l’on ne peut rassasier
Un rêveur que l’on ne peut consoler

L’Éden s’en est allé
Des amitiés se sont brisées
Le bonheur c’est esquinté
Les histoires racontées à notre convenance sont modifiées

Les regrets, la rancœur, les doutes ressentis pour le temps passé
Étaient autrefois les certitudes que l’on avait exaltées
Dans un futur incertain et un présent déjà périmé
On se régénère avec une vision ancienne idéalisée

On élève dans nos mémoires les instants joyeux et démodés
Pendant que les moments de souffrance et de trahison sont oubliés
Les plaies autrefois ouvertes sont recousues
Les traumatismes semblent avoir disparus

Pourquoi ?
Nous voulions être heureux
Nous voulons être heureux
Nous voudrons être heureux.


L’irréparable

La pièce noire et sombre
Se réveilla dans l’ombre
Elle regarda autour d’elle
L’angoisse lui donnait des ailes
Elle tenta de comprendre
Elle essaya d’entendre
Son cœur battait lentement
Et ses yeux étaient brillants

Que reste t-il à cette rêveuse perdue ?

Des murs tapissés de draps blancs
Tachés d’une flaque de sang
Des bruits silencieux assourdissants
Des spectres qui ne sont pas rassurants
Elle voulait être libre pour l’éternité
Elle a finalement choisi de s’emprisonner
Un monde parallèle et débridé
Une envie malsaine de s’empoisonner

Que reste t-il à cette rêveuse perdue ?

Donne tout ce que tu as
Et désire ce que tu n’as pas
Aime toutes tes proies
Balance tout ce que tu vois
Bouge encore et encore
Crie de plus en plus fort
Choisis de te délivrer
Et ne crains plus notre naïveté

Que reste t-il à cette rêveuse perdue ?


Patiente

L’attente est la pire souffrance
Accordée à notre délivrance

Éveillons nos sens
Face à nos passions qui nous lancent

Apprenons à lire entre les lignes,
Apprenons à voir ce qui nous est interdit
Patiente ! Nous récolterons bientôt les fruits de nos vignes
Dont nous nous sommes occupé et que nous avons protégé contre ces furies

Émerveillons-nous
Libérons-nous


Silence

Comment trouver la force d’écrire une belle histoire
Quand le monde s’éteint sous la personnalité réservée du soir
Il semble que la froideur et le silence du néant
Glace tout Homme face aux armes déloyales du temps
Nous oublions que nous sommes minuscules
Face aux années, aux millénaires, à l’infini qui simulent,
L’absence et la solitude que nous ressentons
Mais à qui nous ne voulons donner raison

L’enfant qui dormait en nous est maintenant mort
Tandis que l’écho du silence se fait de plus en plus fort
On se voile la face, les oreilles se bouchent
La seul chose qui s’anime est notre bouche
Qui est encore la seule à vouloir trouver une explication
Terrorisé par l’univers si vaste, aux infinies dimensions
Tandis que les cris que l’on voudrait libérer
Ont du mal à sortir dans nos prisons que l’on s’est personnalisé

Dieu nous a lâchement abandonné
Quand il a pu constater les dérives putrides de l’humanité
Cette planète est une arène où s’affronte sans aucune pitié
L’échec et la violence de la voie lactée
La science est réfutée
Tandis que les plus fous peuvent encore s’exprimer
Alors comment encore résister ?
Comment trouver la force de lutter ?


Pense-bête

Au lieu de se contenter de vivre
L’Homme pense
Il veut comprendre comment bien vivre
Alors il pense

Bon, il ne sait pas pourquoi
Mais il certain de bien penser
Et comme il ne sait encore pourquoi
Il continue de penser

D’un coup, il pense négativement !
Alors, pour ne pas avoir de mauvaise pensées,
Il arrête de penser…
Jusqu’à qu’il repense négativement
Parce qu’il ne peut s’empêcher de penser
Bien qu’il puisse avoir de mauvaise pensées

Alors il pense,
On ne sait à quoi il pense
Mais il pense,
Même s’il ne sait pas pourquoi, il pense

Il ne sait rien,
Mais il pense
Il ne dit rien,
Car il pense !
Il croit tout savoir
Pourtant, il pense
Maintenant, il ne sait plus que savoir
Alors il pense

Même s’il ne sait même plus à quoi penser
Il pensera toujours
Même s’il n’a aucune idée de pourquoi il devrait penser
Il pensera toujours…

Il pense qu’à force de penser, il ne s’en sortira jamais
Et à force de penser qu’il pense, il ne s’en sortira jamais
Et à force de penser, il pense qu’il ne s’en sortira jamais
Et parce qu’il a pensé, à penser, qu’il pensait penser, je ne m’en sortirai jamais…


Le coq

Le sarcasme est son père
L’hypocrisie est sa mère
Tout n’est que paraître
Et le vérisme est pour lui un traître
Du maquillage et des paillettes
Sans oublier un instinct de bête
Un spectacle parfait
Des mots surfaits

Sans cesse présentable, éternellement bien habillé
Il a toujours quelque-chose à nous raconter
Le dos droit, le torse bombé
Parlant fort, ayant un rire forcé
Des histoires le mettant en scène qu’il a imaginé
À chaque fois, c’est un héros incontesté
Pourtant son amour est posé
Entre plusieurs toiles d’araignées

À force d’avoir cherché le petit grain de tendresse auprès de toutes ces femmes
Il a fini par repartir seul, le cœur lourd, l’esprit sans âme


La solitude

Une anti-héroïne pathétique
Un refus d’une éthique
Qui devient antipathique


Le chagrin et l’absence

Qu’est-ce qui calmera un beau jour,
La folle passion qu’elle ressent toujours
Et que les gémissements de son chagrin d’amour
N’ont pu couvrir , quand elle n’a pu voir l’homme de sa vie faire son retour


Sarah

Oui, tout le monde peut rêver
Hélas, tout ceci a un coût
Pour les chances de réussite, y a t-il vraiment une égalité ,
Avec celui qui n’a pas assez de sous ?

Sarah, une jeune lycéenne
Elle aussi, désira un jour toucher le sol de son Éden
Elle était intelligente,
Et d”une exemplarité stupéfiante

Elle était le miroir du savoir-vivre
La Muse de l’avenir
En quoi cette jeune fille allait bien pouvoir leur servir,
Dans la dictature des chiffres ?

Elle voulait devenir scientifique pour accomplir des exploits
Mais son avis ne comptait pas,
Car après le baccalauréat,
Personne ne lui laissa le choix

Comme elle n’avait pas les moyens de faire des études
Elle a dû prendre les premiers boulots, les plus rudes
Dont ces gosses à papa bien habillés
Par honte, n’avaient même pas osé envisager

Ah ! L’esclavage moderne
Rien n’a changé, c’est toujours les mêmes qui gouvernent
Ils diront à Sarah que le travail n’est pas un calvaire
Et que la vie en réalité n’est pas un enfer

Avec leurs costards cravate et leur allure d’infini crétin
Ils vous affirmeront qu’elle n’est qu’une fainéante jalouse, qu’un pantin
Pauvre Sarah, ils ne manquaient pas de la remettre à sa place avec leurs aises
Déjà qu’ils doutaient qu’elle était une « vraie française »

N’oublions pas d’aller lui dire que l’argent n’achète pas tout…


Égarer

Je ne retrouve plus le chemin,
De ses désirs indomptables,
De son admirassion implacable
Qui me faisaient du bien

De ses caresses merveilleuses
Sa jeunesse éternelle
Son charme irréel
Et sa beauté vicieuse

J’aurais fait d’elle une reine
D’un royaume de tendresse
Et dans notre bulle d’allégresse
Nous nous serions aimés sans gène

J’ai perdu celle que j’avais aimé


Aimer

Mot que l’on ne peut dire aisément
Mais que l’on peut écrire simplement

Déversoir de déraison incontrôlée
Pour des simples êtres passionnés

Attachement subi
Possession consentie

Une folie sensationnelle
Rehaussée par un appétit charnel irrationnel

Chants des sirènes
Début des peines

Anime nos veines
D’une transcendance obscène

Une innocence parfois trompeuse
Mais une utopie rassembleuse

L’amour est une drogue contagieuse
Donnant l’envie, à travers les autres, d’exister
Et d’être aimer
Pour vaincre un jour cette haine hargneuse


Si c’était la fin

Et si c’était la fin ?
Comment en être certain ?
Il n’entend plus son cœur battre,
Voit sa rage de vaincre se débattre

Et si c’était la fin ?
Son instinct de survie lutte en vint
Est-ce si facile de mourir ?
Il veut partir.

Et si c’était la fin ?
Les fleurs autour de lui fanent
Tandis que les mauvaises herbes embrassent son crâne
Sous un souffle de vie défunt

Et si c’était la fin ?
Il a froid
Il prend sa respiration une dernière fois
Il en a terminé, enfin !

Et si c’était la fin ?
La mort vient définitivement tuer,
L’insalubrité d’un corps déjà mutilé
Robotisé par la routine du quotidien

Et si c’était la fin ?
Mais la joie est de courte durée finalement
Est-ce qu’il le voulait vraiment ?
Ce néant rejette tout à coup un amère parfum

Et si c’était la fin ?
Non, impossible !
Il ne veut enterrer les regrets fiévreux résistibles
Le désir de vivre revient


Les rêves

Avons-nous oublié ce qui autrefois nous remplissait de plaisir ?
Avons-nous assassiné ce que nous avons inondé de désir ?
Devons-nous enlever le voile sur nos visages pour affronter la vérité ?
Devons-nous libérer le majestueux phénix que nous avions enchaîné ?

Des héros sont masqués dans l’ombre et dans le malheur
Alors que des imposteurs brûlent sous les lumières des projecteurs
N’écoutons pas les gens dépourvus de rêve
Qui nous rabaissent sans trêve


Le jeu

Le silence s’installe sous la fumée
Il ne veut plus jouer
D’ailleurs il ne l’a jamais voulu
Agonisant au milieu de la rue
Il a perdu, il est vaincu !

Il se vide de son sang qui peu à peu,
Coagule sur le sol ; maintenant il est heureux
L’oxygène ne veut plus circuler
Dans son corps maintenant mutilé
Pourquoi donc alors lutter

Il aurait quand même pu naître ailleurs !
Il aurait dû protesté au lieu d’obéir aux supérieurs
Il l’a cherché,
Qu’il reste dans son pays incivilité
Avec cette bande de tarés

Pour lui, c’est le « Game Over »
Voilà que vient son heure
Contre tous, il n’avait que sa solitude pour attaquer
Au milieu de cette guerre et des soldats surarmés
Il avait pourtant dit à plusieurs reprises ne pas vouloir participer

Mais dans son pays, des gens irraisonnables se détestent à mort.


Espérer

Il espère assis sur son canapé
Rêvant de son avenir rêvé
Sa destinée est donc déjà toute tracée ?

L’inactivité est devenue sa principale activité
L’avenir, une fiction ligotée
Le passé, un miroir idéalisé

Il a des pensées négatives à nourrir
Il a des démons à faire revenir
Il ne demande qu’a s’investir

Les doutes le hantent,
L’échec l’épouvante
Il a fait une croix sur sa rente

Tenir à bout de bras un fardeau,
Vivre aux heures de l’apéro
Salir ses anciens héros

Agenouillé devant la dur loi de la réalité
Il est sonné par la difficulté
Ils lui avaient bien dit qu’il ne pourrait pas y arriver

Son paradis est anticonstitutionnel
Sa vengeance jalouse devient informelle
Ses regrets deviendrons éternels

Le spectacle de son existence devient peu à peu insoutenable
Ses croyances d’avant deviennent insupportables
Ses projets sont de géantes montagnes insurmontables

Alors, il espère assis sur son canapé
Rêvant de son avenir rêvé
Sa destinée est donc déjà toute tracée ?


Les artistes

Ils veulent être uniques,
Ils sont tous habillés pareil
Et quand on ose émettre une critique
La machine s’enraille

Ils réclament de l’attention,
Que l’on idole leur création
Ils veulent être aimé,
Ils ne peuvent supporter l’idée d’être détestés

Ils se croient plus sensibles que vous
Sur leurs œuvres, tout le temps ils jacassent
Se jetant dans la gueule du loup,
Souvent ils agacent

Ces fous veulent la célébrité
L’admiration d’une foule asservie,
Sniffant leur parole comme des drogués
Regardant dans leurs arts leurs âmes déjantées


Façade

Façonner en façade une image
Éviter tout virage
Embellir d’ornements des mirages
Déchirer la page
Construire de sa propre folie un barrage
Tourner le dos au rivage
Donner raison au piratage
Rassembler les récalcitrants clivages
Espérer avoir les bons numéro du tirage
Immobiliser le voyage
Endeuiller les visages
Passer son égoïsme au cirage
Recouvrir de larmes les paysages
Bâillonner sa rage
Mourir sage

Fontaine de jouvence nécrosée,
D’un désir de se détruire
Devant une existence immergée


Consommation

Désirer
Acheter
Consommer
Travailler
Payer
Se lasser
Jeter
Gaspiller

Consommer
Se lasser
Gaspiller
Désirer
Jeter
Acheter
Travailler
Payer

Désirer
Acheter
Consommer
Travailler
Payer
Se lasser
Jeter
Gaspiller…


La tâche noire

Les vagues sont déchaînées
Et la tempête est loin d’être terminée
L’équipage lutte contre le vent
Protégeant leur bateau sanglant
Ils chantaient des chansons pour se donner du courage
Et leurs chants résonnaient à travers tout l’équipage
Jusque sur le bord des plages
Leurs puissances faisaient des ravages
Ils étaient des brigands sans pitié
Et leurs âmes de toute façon avaient déjà été sacrifiées
Mais dans la cabine de ce navire terrifiant
Le capitaine était pétrifié d’un cauchemar imposant
Sur sa poitrine, du côté de son cœur
Une tâche noire le narguait avec rancœur
Il fallait bien un jour qu’il paie pour ses meurtres
Mais il n’avait pas vu la mort qui le heurte
Et pour la première fois de son existence
Il allait payer sa déviance
Le perroquet quant à lui répétait avec nervosité
Que la femme qu’il avait tant aimé allait le tuer
Car il l’avait lâchement abandonnée
Voici un trésor qu’il n’avait jamais réussi à protéger
Néanmoins pour la retrouver,
Il aurait tout donner
Cette femme était pourtant aimante,
Mais la mer était son amante


L’inconnu

Nom ?
Prénom ?
Qui est-il ?
Que souhaite t-il ?

Dans les coulisses il peaufine son numéro
Et nourrit d’optimisme son terreau
Enfin il ose se jeter à l’eau
Son esprit éclot

Il s’est préparé,
Depuis de longues années
Voilà qu’à présent c’est son tour
Il prend le relais avec bravoure

Asseyez-vous,
Et admirez le spectacle
Il est maintenant devant nous,
Celui qu’on avait autrefois traité de fou
Celui qui a repoussé les obstacles

L’inconnu : bonne ou mauvaise surprise
Respect ou méprise ?
Écoutons ce qu’il souhaite nous dire
Avant que ses rêves se fassent anéantir

Maintenant ou jamais
Il doit faire ses preuves
Pour espérer passer entre les mailles du filet


Page blanche

Commencer avec une page blanche
C’est ressentir un besoin de revanche
Sur l’inexistence et sa désinvolture
Ainsi que sur le besoin de vaincre le silence de la nature

L’impression d’être enfermé,
Dans une absurde liberté
Un désir de création inexpliqué
Une Muse enceinte d’un enfant égaré

Déverser la semence de sentiment macabre
Se servir de sa plume comme d’un sabre
Parler de son amour pour cette jolie blonde
Refaire découvrir les petits bonheurs de notre monde

Et dans un orgasme inhumain
Retrouver en soi son côté gamin
Mais surtout faire vivre ce qui ne pouvait être animé
Que l’on n’avait su nommer, que l’on avait délaissé

L’art, c’est tenter de comprendre ce qui ne peut avoir de réponse


L’angoisse

Elle ne peut défendre sa peau
Elle ne peut défendre ses mots
Elle n’est maintenant plus qu’une ombre
Gisant au sol sous ses larmes devenues des décombres
Pas de nom, Pas de prénom
Une folle raison, Une rassurante déraison

Une goutte de pluie parmi tant d’autres
Elle ne sait être des vôtres
Elle ne sait être des nôtres

Elle savait
Mais elle n’osait dire
Elle angoissait
Elle imaginait le pire
Elle encaissait
Coup après coup,
Elle souffrait
Coup après coup,
Elle mentait
Coup après coup
Mais rien ni faisait
Rien ne la calmait
Rien ne le calmait
Rien ne les calmait
Et nous on se taisait.


Catégoriser

Emprisonner dans des boites
Marquage éternel
Étiquette cruelle
Il faut que tout s’emboîte

Créons des cercles d’amitiés
Rejetons tous les perturbateurs extrinsèques
Rassemblons tout cela dans une poussiéreuse bibliothèque
Pour se rassurer

Rentrer dans la conformité
Quitte à sacrifier sa liberté

Nous sommes très vite catégorisés
Nous sommes très vite classés
On inclut ceux que l’on ne veut rejeter
Ou rejette ceux que l’on aurait voulu rassembler

Parce qu’il faut mettre des mots sur ce qui ne peut en avoir
Quitte à en oublier l’essentiel
À couper en deux nos idées jumelles
Il est important de juger rapidement pour ne pas se décevoir

Chacun en bas de l’échelle
Personne au sommet
La jalousie guette ceux et celle
Qui voudrait sortir de cette absurde forêt


Bigfoot

Il vaut mieux garder une touche de mystère
Plutôt que de tout dévoiler à la Terre
Le désir éveille en nous des passions les plus incontrôlables
Les légendes eux, en sont les enfants indiscutables

Il vaut mieux ne pas trouver ce dont on a fantasmé
Car sinon vous tuerez ces illusions sans aucune pitié
Et vous reviendrez tel un chien errant
Dans un présent insupportable et méprisant

Coincé dans ces hautes montagnes,
Notre monstre est condamné au bagne
Seul contre ses sentiments, il ne peut partager sa souffrance
Finalement, la solitude est la pire des démences

Mais il ne sait pas qu’il est devenu,
Le symbole de notre liberté d’imagination bien repu
Tout le monde souhaite que ces aventures soient réels
Face à une hallucination surnaturelle


La jeunesse

Ma jeunesse était une enfant fascinante
À l’imaginaire débordante
Que j’ai essayé de protéger
Contre les années qui voulaient la kidnapper
Nous nous sommes souvent disputé
Parfois, je voulais la voir s’en aller
Mais je n’avais pas le cœur à grandir
Je ne pouvais pas savoir ce qui allait en advenir
Un jour, je me suis réveillé
Elle n’était plus à mes côtés
Dans un monde pour adulte, à l’image inquiétante
Je venais d’égarer ce qui fut pour moi une fidèle amante
Elle avait décidé de me quitter
Pour que je puisse commencer ma vie rêvée
Quelle lâcheté !
Moi qui l’avait tant aimé
Alors je lui ai dit simplement,
Sans ornement
De revenir m’animer
Avec son imagination débridée
Elle n’est jamais venue
Me laissant avec ma solitude invaincue
Je me sens nu et nerveux
Comme une sorte d’imbécile heureux

Alors dans l’incertitude, le deuil et l’angoisse
Sans garantie viable pour l’avenir
J’ai dû me résigner à vieillir…


Multiples visages

Dans ma tête,
Toujours cette même ritournelle,
J’ai rêvé d’elle.

Par hasard, j’ai vu cette femme aux multiples facettes
Je guettais l’horizon, je guettais le rivage
Je ne me souviens de son visage
Je me rappelle d’une silhouette

Un côté effrayant, un côté rassurant
Aux lèvres intimidantes, aux parfums envoûtants
Je m’enlisais sous un sol qui à mes pieds,
Fondait à l’idée que son corps allait la toucher

Tout s’arrêta autour de moi,
Laissant mes doutes en émoi
Devant cette fille au double face sensuelle/austère
Je me décidai de jouer mes sentiments sur un coup de poker

Pourras-tu me refuser le droit d’abandonner
La complexité de mes désirs complexés
Quand la prochaine fois que je penserai à toi et à ta beauté
Je puisse avoir l’honneur d’être l’unique homme à avoir oser t’embrasser

Je ressens un vide que je ne peux combler
Donne-moi une raison pour ne pas t’aimer


Échec

Échec,
Écho de désespoir résonnant entre les prisons de fer
Échec,
Fruit nécrosé par la peur de l’inconnu, laissant un goût amère
Échec,
Angoisse qui suit l’utopiste dans sa quête de réussite
Échec,
Ronge nos désirs d’évasion comme de vulgaires termites
Échec,
Ignifuge l’envie de changer nos destins
Échec,
Premier signe de l’arrivé de la fin
Échec,
Mot devenu familier
Échec,
Apôtre du chagrin et ses divinités
Échec,
Oxymore de progrès
Échec,
Point final à tout nouveau projet
Échec,
Terreur de l’inconnu qui c’est dressé
Échec,
Tétanise tout être déjà entaché

Échec.
Échec.
Échec.
Échec…

Il n’y a que ce mots là qui leur vient à l’esprit
Pour détruire les futurs poètes qui maintenant se sont endormis


Les complices

La vision de l’horreur n’est qu’une futilité
À coté du silence qu’on afflige à ces mal-aimés
Tout le monde est témoin, mais personne ne dit rien
Cachant par peur leur colère, jetant leur bonnet Phrygien

Devant des débats aux sophismes adulés,
Devant l’incompréhension des épicuriens achevés,
Restons sagement du bon côté de la ligne
Là où tous les bon Hommes dignes
Dictent leurs absurdes consignes

Ce ne sont que des sauvages,
Des rapaces,
Qui enferment dans leurs cages
Cette énigmatique populace

Notre complicité est dur à assumer,
Les cris ne sont plus écoutés
Les douleurs sont minimisées
Pourtant les crimes restent insupportables à regarder

Qu’est-ce qui est le plus incompréhensible ?
La violence putride de ces fous aux âmes diabolisés
Ou l’absence de réponses de ces sages qui veulent se faire oublier ?

Des couteaux plantés dans le dos d’Hommes désarmés
Des responsabilités, des convictions et de belles paroles partant en fumée

Nous n’avons réellement rien à nous reprocher ?


Uniquement unique

Unique amour et démembrement de la solitude,
À ses côtés, je me sens invulnérable contre ce qu’avant je redoutais
Je ferai d’elle une nouvelle idole que j’adorerai
Nous serons deux rêveurs face à la servitude

Expliquer mes sentiments devient invraisemblable
C’est la seule et ultime personne qui peut faire rayonner ma vie
Par rapport aux autres, nous sommes sincèrement unis
Mon cœur est plus dévoué et amoureux que celui de mes semblables

Nous sommes notre nouveau paradis
Nous illuminons nos nuit
Ensemble, on est les rois
Rien n’est important, tout tournera désormais autour de toi

Je te promets que je t’aimerai comme jamais on ne t’as aimé
Nous allons être les êtres les plus heureux dans cette masse d’étoiles éclairées

Pourtant, malgré tout nos effort,
Nous serons comme les autres…


Pas d’idée

Silence de la contemplation
Misère d’inspiration

Dans cette rupture avec son inconscience
La charogne part enlevé la Muse d’un créatif
Pour combler sa déficience
De son imaginaire inactif

Il n’a pas d’idées, mais d’autres en auront à sa place


La fourmis

Les êtres les plus faibles sont anéantis
Dans un égoïsme et une bêtise infinis
Sous les yeux des plus sages qui retiennent leurs larmes
Et des barbares qui aiguisent leurs armes


Se projeter

Je ne suis jamais satisfait
Je ne me contente de rien
Je suis un être à l’égocentrisme surfait
Vivant toujours au temps du lendemain

Je me projette,
J’écoute les prophètes,
J’en oublie de réfléchir,
J’en oublie de vivre, m’évader, partir.

Je rêve d’avenir,
De goûter aux plaisirs
Mais en voyant la réussite et sa longue route,
Je me décourage car je doute

J’idéalise, puis je fuis
J’utopise ma dystopie
Je gave ma destiné de souvenir
Frustrer par le temps infécond, j’aime en silence haïr

Je crois que je n’ai jamais connu l’instant présent…


Le paradis perdu

Des millions et des millions d’années ont passé
Et leurs grognements se sont effacés
Dans une fumée,
Ils ont été emportés
Et le temps a décidé de les assassiner
Tout à une fin, tout est éphémère
Les dinosaures eux, l’ont bien compris
Ils ne sont maintenant que poussières


Le dragon

Protecteur du plus grand trésor,
Ne réveillez pas le loup qui dort
Le prince doit aller sauver la princesse en détresse
Prise dans les griffes de ce géant replié dans sa forteresse
Pourtant le dragon voyait en elle une grande déesse
Mais ne savait faire preuve de délicatesse
Il voulait la garder dans le plus grand des secrets
Une envie charnelle, une folie qui le trahissait
Un désir d’être aimé, une solitude qui l’envenimait


Notre-Dame de Paris

Du haut du toit de la cathédrale
Ils surveillent tout, ils cherchent le Graal
Ils sont hideux, laids et abîmés
Pourtant sous leur carapace, se cache une immense beauté

Trouveront-ils un jour l’être aimé ?
Cette Muse contre laquelle ils pourront enfin se reposer
Pour l’instant rien à l’horizon,
Pour une longue éternité,
Ils sont condamnés,
Dans cette pierre qui leur sert de prison


Le petit soldat

Des maisons closes, de grandes murailles
Des coups de feu incessants, des soldats de paille
Il voulait changer de vie, alors il s’est engagé dans l’armée
Très loin de sa famille, pour avoir l’honneur de participer
À des guerres atroces du crépuscule
Et pour qu’il puisse être maltraité
Par des généraux sans scrupules
Comme un vulgaire robot aliéné

Regardez-le marcher ce soldat
Regardez ce héros tant admiré
Écoutez-le marcher au pas
Regardez-le se faire sacrifier
Tuant tous les méchants
Étant bien entendu du côté des gentils
Enfin il se sent vivant
Enfin il se sent l’esclave de sa patrie

Mais un soir, lors d’un combat
Dans une mission très dangereuse
Une balle perdue le toucha
Et mis fin à cette âme hargneuse.


L’engagement

Après une énième bataille sans réel but
Mon moral atrophié sans cesse lutte
Les mains couvertes de sang de ces sauvages
J’essaye d’endormir ma profonde rage
Et de fermer les yeux au moins une heure
Bercer par les gémissements des Hommes qui meurent
Les bombes lointaines ensemble dansent
Pendant que les rats se remplissent la panse

Est-ce que je crois réellement à leur conviction ?
Suis-je là pour les bonnes raisons ?
Je sais que je ne peux plus reculer
Car la paix fait maintenant partie du passé
Ceux d’en face sont-ils des féroces bêtes,
Ou aurait-on voulu rentrer dans ma tête ?
La pire trahison aurait été de me cacher
Et de regarder mes frères mourir devant ma télé

J’aurais dû dire qu’ils aillent se faire foutre cordialement
Mon pays a t-il des dirigeants compétents ?
J’aimerais pleurer sur mon sort, mais j’en suis incapable
Pour mes supérieurs, « tout bon soldat est évidemment remplaçable »
Et Dieu lui, nous a lâchement abandonné
Je croyais en lui, mais j’ai fait preuve de lâcheté

Et maintenant, le seul moyen pour nous sauver
C’est de tuer l’ennemi pour en terminer
De cette guerre absurde qui n’est plus mienne
De cette guerre affreuse devenue reine
Sirène atroce, déesse de haine
Pilleuse de rêve, utopie des chaînes


Le dernier livre

Une jeune fille, assise sur sa chaise de bureau
Laissait aller ses pensées vers un horizon nouveau
Le sourire nerveux était de circonstance
Ses gémissements de douleur étaient sa délivrance
Sur ces joues coulaient les dernières larmes légitimes
Écrivant ses dernières volontés dans son journal intime
Qu’elle tenait près de son cœur dans ses mains
Elle pense qu’elle se suicidera demain

Un dernier effort avant le réconfort
Pour certains, la mort serait donc l’ultime confort ?


L’obsession

L’idée de ne jamais pouvoir la caresser m’est insupportable
Une obsession maladive et une soif d’amour m’enivrent
Noyé dans des sentiments macabres qui veulent me poursuivre
Je ne peux que constater le résultat affreux et incontestable

Les jours ont passé, mais je ne peux me sentir heureux
Coincé dans un cercle vicieux d’où je ne peux m’en aller
Je ne peux quitter mon vieux bateau en train de couler
Le suicide serait-il une solution pour aller mieux ?

Elle, en quelques mots, a su torturer mon cœur amoureux
Amour et souffrance ne sont qu’un cocktail harmonieux

Il faut plus de temps pour construire un Homme que pour le détruire.


La naissance

Instant magique
Aux passions idylliques
Vision d’une nouvelle utopie
Concentration d’énergie
L’espoir est en train de se former
Sous la douceur de l’Être aimé
Les sens se développent
Les sentiments galopent

Alors ne faites plus aucun bruit
Et n’oubliez pas de regarder l’horizon
Vers une nouvelle histoire qui se construit
Dans l’absurde liberté de ce temps fécond


Gravure

Il faut savoir posséder le blanc
Pour inscrire éternellement du noir
Les grandes idées naissent à partir du néant
Créant la peur du vide pour s’émouvoir

La page blanche :
Tant redoutée par l’artiste
Une claustrophobie pourtant surréaliste


L’extraterrestre

Une imagination immense qui en devient réaliste
Nous exigeons de vouloir qu’ils existent

Un besoin d’enterrer une solitude
Face à un univers aussi immense que rude


Le faucon

Le martyr est au sol, l’esprit évaporé
Tandis que le destructeur voit ses préceptes kidnappés
L’apologie du jugement brûle
Les sensibilités diverses reculent

N’être plus qu’un ectoplasme intime
Lui écrit son histoire avec le sang de ses victimes
Il regarde cette tâche sur le sol délabré
Et ne voit en elle que le reflet d’un être au nom arraché


Si jamais

Si jamais tu rencontres cette jeune femme
Au paradis de l’amour fou
Dit lui qu’elle hantera toujours mon âme
Dit lui que je pense à elle tous les jours
Si jamais tu la vois
Au paradis des rêves brisés
Dit lui que dans ma tête résonne sa voix
Et qu’elle est la seule fille la seule fille que j’ai aimée

Nous aurions pu être plus forts à deux
Nous aurions pu être les poumons de ce monde
Ou bien même la lumière de l’ombre
Nous aurions pu être, tout simplement heureux

Si jamais tu as la chance de la rencontrer
Dans ce paradis envoûtant
Dit lui que je désire l’embrasser
Comme nous l’avions fait pendant des heures auparavant
Si jamais tu vois son sourire
Au paradis du désir
Dit lui que je veux qu’elle soit heureuse, qu’elle ose vivre
Et qu’elle se souvienne que je l’aimerais toujours à en mourir


En marge

En marge du troupeau qui se dispute les derniers brins d’herbes qui les entourent
Un mouton marche seul, le cœur ouvert aux merveilles qu’il savoure
Libéré des chaînes, ayant rendu le bruit de son désespoir sourd
Pour la première fois, il part enfin affronter cet univers avec bravoure


L’araignée

Horrible créature arrogante
A la fourberie insolente
Méfiance,
Face à sa monstrueuse déviance
Terrorise les enfants
Glace le sang des adultes
Mais on oublie souvent
Qu’elle est l’amante de Dame Nature


Des pieds et des mains

Il n’a pu lui décrocher la lune
Ni lui cueillir la dernière fleur du jardin d’Éden
Pour elle, il était prêt à y laisser sa fortune
Il ne peut maintenant qu’offrir sa peine

Pourtant elle n’avait besoin que d’une chose
Pour qu’elle puisse lui donner ce qu’il voulait
Cela ne s’achetait pas, cela n’était pas toujours rose
Lui n’a pas compris ce qu’elle demandait

Elle aurait voulu l’aimer…


Le mensonge

Parfois, le mensonge vaut beaucoup plus que la vérité,
Il peut toucher l’inconscience et la révéler
Il permet de flatter les gens et de se sociabiliser
Il peut même ouvrir les portes de la célébrité

Celui qui reçoit le mensonge sera alors comblé
Se noyant dans la perversion de la société
Mais le menteur se sera lui-même trompé
Refusant de se confronter à la réalité

Le mensonge est la réponse
Poussant aux milieux d’un champ de ronces
Une roulette Russe risquée,
Un menteur piégé,
Condamné,
L’œil de Caïn,
Observe mais ne dit rien

Un mensonge n’est jamais seul
L’illusion est son aïeule


L’explosion

Tout commence par un orgasme
Puis vint ensuite des pléonasmes
L’explosion explose et monte en haut
Sa belle calligraphie se pose sur son berceau
Le son et l’image collaborent ensemble merveilleusement
La joie et la peur s’aident mutuellement
A mi-chemin entre le mal et le bien
Elle crée le bonheur des uns
Mais fait le malheur de certains

Pour l’instant, profitons du moment présent
Où elle est encore de notre côté
Mais ne vous amusez pas à la défier
Vous risquerez de sortir des rangs


Osons

Osons rêver dans un monde qui n’a plus un soupçon de pitié
Essayons d’être optimiste face à l’obscurité
Osons garder la tête haute devant la réalité
Et face à une propagande complètement démesurée
Retrouvons le paradis perdu et libérons-nous de nos chaînes
Promettons-nous de ne plus être attiré par le doux chant des sirènes
Allons doucement toucher notre utopie
Osons enfin vivre avant de tomber dans l’oubli


L’écriture

L’écriture ouvre la porte à tous les fantasmes les plus fous
N’importes quels rêves peuvent se réaliser en quelques mots doux
Donnez vie à ce qui ne pouvait s’animer, écrivez l’histoire
Redonnez sens aux mots, face à l’insouciance qui nous plonge dans le noir


Le besoin de désirer

J’ai toujours désiré ce dont je n’avais pas besoin
Mais j’ai toujours eu besoin de ce que j’ai désiré
Le temps où elle est m’a abandonné est bien loin
Pourtant, la plaie de mon cœur n’a pu se refermer


Dans le bar du coin de la rue

Dans le bar du coin de la rue
Il y avait un gars qui hurlait
Le dégoût de ce monde de vendu
Et l’incompréhension qu’il pleurait
Il restait accoudé au bar
Comme si celui-ci lui appartenait
Et jusqu’à très tard
Sa tristesse se déversait

Et il parlait de sa vie
Et parlait de son infortune
Qu’il n’avait plus d’envies
Qu’il n’avait plus une seule tune
Et les gens le montraient du doigt
Et riait de cet homme
Qui n’aimait plus les lois
Qui n’aimait plus les Hommes
Sa muse d’antan
L’avait abandonné
Son trésor d’avant
Lui avait été dérobé

La sirène qu’il pouvait entendre
L’avait attiré sur la plage
Et lui il la suivit sans comprendre
Mais elle l’a laissée au large
Et il se mit à rire
D’une douleur ivre
Tout lui paraissait pire
Rien ne le poussait à vivre

Et il restait accoudé au bar
Comme si celui-ci lui appartenait
Et jusqu’à très tard
Sa tristesse se déversait
Dans le bar du coin de la rue
Il y avait un gars qui hurlait
Le dégoût de ce monde de vendu
Et l’incompréhension qu’il pleurait


Le face à face

Comment te sentais-tu
Dans cette boucle qui n’en finissait plus ?
En dehors de la lumière
Les cauchemars assassinent les rêves
Ainsi qu’une partie de toi
Et ainsi qu’une partie de moi

Tu as couru après le temps perdu
Pour que ton cœur ne saigne plus
Toutes les portes étaient fermées
Pour qu’on ne puisse te rattraper
Et là tu me l’as promis
Et j’avais enfin compris
Tu t’étais enivrée
Du désir de liberté

En tête à tête avec la solitude
Tu as osé réfuter ton sentiment de plénitude
Pourtant j’avais ton nom gravé sur ma peau aigre
Et toi une arme posée sur tes lèvres allègres
Tout allait trop vite
Tu n’as plus rien dit, mais ensuite
Tu m’as tué sans aucune pitié
Puis tu es partie en sifflant, le cœur léger


Ses yeux

Piégé,
Je n’ai pu résister
J’ai joué
Je me suis brûlé
Mais je n’ai pas regretté

Un grand voyage
Un attirant rivage
Me noyant dans ses yeux
Je me voyait heureux
J’ai vu un mirage
Elle a tourné la page


Pégase

Source d’inspiration infinie
Qui éveille la jalousie
Ami des Muses
Ennemi de la Méduse
Une élégance inégalée
Un espoir inespéré
Le blanc de la pureté
Un rêve éveillé

Levez le nez et surveillez le ciel
Regardez ce monde confidentiel
Laissez vous emporter par le vent de ses battements d’ailes
Allez tout de suite vers l’essentiel


L’éloignement

C’était une matinée d’hiver, une fine pluie tombait
Le ciel était gris, et les fleurs fanaient
Moi, je te regardais t’éloigner de plus en plus
Tout en noyant mes yeux dans des larmes repues

Je suis resté figé,
Les mains et les jambes glacées
Et la tristesse faisait de moi un être égaré
Une bête abandonnée
Un vulgaire prisonnier
Qu’aurais-tu voulu entendre ?
Qu’aurais-tu voulu comprendre ?
Rien ne pouvait t’atteindre, tout était malsain
Ton cœur s’était déjà éteint


Petit loup

Il hurle à la pleine lune
Dans son nid de fortune
L’âge d’or de la félicité
Un trésor inimaginé
Sa mère l’enlace et le protège telle une armure
Sous sa fourrure qui le rassure
Son visage vous prend aux tripes
Quand toute son innocence vous agrippe

Il devra bientôt apprendre à survivre
Dans cette réalité où il devra vivre
Mais aujourd’hui,
La béatitude le poursuit
Le calme le remplit
L’inconnaissance du mot ennemi
Le vent le berce
La satisfaction le traverse

Mon petit loup deviendra grand
Disant au revoir à l’enfant
La nostalgie l’envahira
Son cœur battra
Pour cette louve qui l’attire
Et ne le laissera plus jamais partir
Les mauvais souvenirs seront oubliés
Dans les méandres du passé

Mais sa mère le protégera
Du coin de l’œil elle le guettera
Et dans son dernier rugissement
Dans un moment émouvant
Elle le regardera, elle sourira
La fierté l’envahira
Il fera ses adieux, et le lendemain
Repartira enlacer son gamin


L’Homme d’avant

Perds-le contrôle et brises ta vie
Prends une arme et tues tes amis
Abandonnes et apprends à perdre
Enfermes-toi et brises tes rêves qui s’éperdent

Tombes et ne te relèves pas
Oublies et effaces tes pas
Attaches-toi et ne dis rien
N’oublies pas le sang sur tes mains

Que de voix qui résonnent dans mon corps mutilé
Et durant toutes ces longues années
J’étais resté sous cet arbre délabré
La folie avait fini par m’assassiner
Les rayons du soleil ne m’ont jamais atteint
Dans mon cercle vicieux sans fin
Je peux vous entendre
Je peux vous comprendre
Mais je n’ai plus la force de vous répondre
Je veux rester là, à dépérir dans l’ombre

Pardon, je suis affreusement désolé
Je ne ressemble plus à l’Homme que vous avez aimé


Le premier amour

J’avais ton nom gravé sur ma peau rugueuse
Et toi une arme posée sur tes lèvres
Pourtant au dernier moment tu as choisi de devenir studieuse
Moi, j’ai été assommé par une forte fièvre

On se souvient toujours de son premier amour
Peu importe ce que l’on vit de jour en jour
Moi, je me souviens de tout
Ses yeux, la douceur de ses longs cheveux doux,
Son parfum, son rire et sa bouche
Ne sont pour moi qu’un sentiment de redoux

Le bonheur est la chose la plus convoitée depuis la nuit des temps
Et les princesses ne se doutent pas de leur pouvoir ensorcelant
Quant aux princes haletants
Ils s’accrochent à ce qu’ils désirent tellement


La rançon de la gloire

La rançon de la gloire
N’est plus pour elle une chose facile à croire
Elle aurait voulu clamer
Dans le monde entier
Son besoin de liberté
Dont elle pensait avoir été avortée
Mais personne n’y prêtait attention
Et n’envisageait aucune action
Tous les pions étaient désolés
Et les seigneurs prenaient pitié
Pour certains, c’était un spectacle majestueux
Pour d’autres, le problème ne venait pas d’eux
Alors les bras croisés
Le cœur serré
La raison attachée
Et l’espoir entravé
Tous la regardaient devant leur télé
En train d’agoniser

La faim allait finir de gagner cette bataille
Et venait de découvrir sa dernière faille
La petite fille n’étais pas de taille
La nature humaine l’a jugée comme du bétail
L’argent sale, n’était pas venu jusqu’à elle
Dans la sélection naturelle

Certains diront que tous les Hommes sont des frères libres et égaux.


L’hypocrisie

Toujours faire plus que les autres icônes
Toujours regarder leur vie
Faire des débats non réfléchis
Pour donner une opinion à cette faune

Une allégresse grotesque
Sous un masque burlesque

Bien se montrer,
Se faire accepter,
Une hypocrisie parfaite
Une amnésie laissant place au paraître

Eux, ont fini par ne plus avoir envie d’être leurs propres chefs
Ils ne sont maintenant que des pantins sans fief


Météorite

Arcs-en-ciel,
Saveur de miel
Étoile filante,
D’une noblesse déconcertante
Un soleil majestueux,
Qui épouse le vertueux
Une nuit étoilée,
Prônant la virtuosité

Une météorite pleine de mystères,
Exécutant son parcours planétaire
Des planètes inexplorées,
Où le désir est encore envisagé

Il y a tant de merveilles dans l’infini que l’on observe
Il nous hâte d’un jour savoir, ce que l’univers nous réserve


Les mains sèches

Je ne pourrais oser toucher ton cœur sans arme et nécrosé
Avec mes mains séchées par la honte d’avoir voulu te désirer

La beauté n’est qu’un cheval de Troie ensorcelé
Qui endeuille le cœur de l’homme seul et désarmé


Souvenirs

Je n’arrive plus à me souvenir de ton visage
Ni de ta voix qui m’avait envoûté
Ton rire avait été pour moi massacré
Et les contours de ton corps ne sont plus que des mirages

J’étais malgré tout arrivé à faire le deuil
Mon amour n’était devenu qu’un vaste champ de bataille
Et mon fanatisme un cimetière entouré de grandes murailles
Tu n’étais devenue qu’un oxymore qui m’endeuille

Mais un jour, le destin nous avait réunis
La trahison dans mon sang se dispersa
Et la mélancolie de la passion d’autrefois le replissa
Nous nous étions retrouvés, on se l’était promis

Là, les souvenirs sont remontés à la surface
J’aurais pourtant donné tout ce que j’avais
Pour pouvoir au moins ressentir tes lèvres qui me charmaient
Et pour à tes côtés, avoir une éternelle place

Mais dans un sursaut je me suis réveillé
Du rêve où j’étais emprisonné
Et qui m’avais empoisonné
Figé, impuissant, désarmé


Le Muppet Show

Dans sa valise en cuir abîmé
Un pantin est face à la complexité
D’une existence solitaire
Couplée d’un ennui solidaire
Il était toujours obligé de sourire
Il était toujours obligé de faire rire
Se donner en spectacle
Oublier les obstacles

Le grand amour, il pensait l’avoir trouvé
Après sa prestation, avant d’être rangé
Il voyait tout le temps cette fabuleuse marionnette
La robe noire à poids blancs et aux longs cheveux avec des couettes

Et tous les soirs, c’était le même cercle vicieux
La même frustration refaisait chez lui l’état des lieux
Et comme tous les soirs, il pleurait de douleur
Au risque de se noyer avec ses larmes dans le malheur

Cela dura des années,
Personne ne sut la vérité
Lui souriait sur scène
Puis s’endormait dans la peine

Mais un beau jour, l’artiste ruiné
Décida de ne garder que ses deux préférés
Il mit nos deux protagonistes dans la même valise fermée
Et ce fut pour eux, le début d’une histoire à fantasmer


La silhouette

Au plus profond de mes cauchemars qui veulent me massacrer
Je vois passer la silhouette de la femme dont j’ai toujours rêvé
Elle commence par me saluer
Elle veut me toucher
Elle vient me rassurer
Elle vient m’enlacer
M’embrasser
M’aimer
.


L’épave

Le vide dominait
Le silence régnait
Les joies inanimées
Les passions délabrées
Tout est échoué
Sur cette plage rongée
Par des millions d’années
Où la nature s’est dressée

Mais si l’on tend bien l’oreille
On peut encore entendre l’éveil
Des rires des matelots
Sur leur onctueux bateau
Leurs histoires d’aventures font écho
Ainsi que leur amour pour l’eau
Certains s’étaient jetés dans l’océan
D’autres ont affronté ce fracas émouvant

Tel Ulysse, ils ont combattu
Contre ce cyclope crépu
Luté contre les vagues de Poséidon
Et évité les éclairs de Zeus avec passion
Malgré leurs prouesses,
Il y avait une seule chose qui manquait à leur petitesse
Ils ont suivi les chants des sirènes
Pour trouver le Graal, les menant finalement à leur peine


Le pays lointain

Éclats de couleur
Dégustation de bonheur
Multitude d’odeurs
Orgasme de saveurs
Au bout du monde
De cette terre ronde
Les arbres chantent
Sur les caresses lentes
Du vent qui berce l’enfant
Et les oiseaux déclament un chant
Des chats volants
Des insectes ensorcelants
L’herbe confortable
Un nid incassable
Les lapins et leur béatitude insatiable
La nature vous parle
Il passera une partie de sa nuit
Dans son fabuleux paradis


Les désirs sans âmes

« Depuis que j’avais découvert vraiment ce qu’était la tendresse, j’inondais de tendresse tout ce que j’aimais » Mon bel oranger, José Mauro de Vasconcelos.

Laissez-vous emporter par les désirs sans âmes
Qui transpercent votre bulle insensée
Sous votre bel oranger
Qui ravive votre flamme

Laissez parler votre besoin de liberté
Que vous avez tant bâillonné
Que vous avez voulu cacher
A cette population malintentionnée

N’ayez plus l’intention d’entraver votre tendresse
Ne redoutez plus son reflet éternel,
Et son appétit charnel
Offrez lui pour son plaisir quelques caresses

Découvrez les petits bonheurs que vous offre votre destin


L’inconcevable

Parfois il suffit d’une seule personne irremplaçable
Pour que votre cœur soit inconsolable
Alors votre vision du monde devient inconcevable
Et votre chagrin n’est qu’un monstre implacable

J’aurais dû vivre sans toi…


Le regard

En un seul regard, j’ai su que c’était elle
Ils se sont croisés, ils se sont compris
Et dans des baisers, ils ont consenti
Sous un ciel étoilé d’une force démentielle

Nous nous sentions vivant
Une flamme brillait dans nos yeux
Nous n’étions plus que des enfants
Regardant le large pour affronter un avenir heureux


Le serpent

Chimère funeste
Aux sentiments anapestes
Trompeur professionnel
Prédateur solennel

Ne jamais croquer la pomme qu’il propose
Un danger infesté d’une nécrose
Mais un désir de céder
A cette tentation inespérée


Le chaos

Ils ne dorment plus
Ils ne rêvent plus
Ils vivent comme des animaux
Mourant petit à petit dans leurs pitoyables enclos
Aliénés par un conflit qui les accable
Leurs existences ont été détruites par des incapables
Quant à nous, Hommes plus intelligents et plus puissants que ces sauvages
Nous les regardons jour après jour, avec notre fausse pitié et notre fausse rage

Nous ne sommes plus du même monde ?


Le papillon

Exemple parfait de l’évolution
Quelques jours de préparation
Pour cette ancienne chenille des environs
Dans un douillet cocon
Pour ensuite s’élever dans les airs
S’élever dans un majestueux univers


Les oubliés

Silhouettes ignifugées
Contre l’espoir d’exister

Les vautours leur tournent autour
Pendant que les rapaces attendent sagement leur tour

L’oubli n’est qu’un mensonge que l’on afflige aux autres
Maquillé par la jalousie dont on croyait ne pas être apôtre

L’isolement est devenu leur allié
Même eux, ont fini par s’oublier


Les jumeaux

Ne vous séparez jamais de ce qui vous est opposé
Mais apprenez sans relâche à vous compléter

Il n’y a pas de pensée unique.


Le bal masqué

Soirée mondaine
Aux multiples saveurs obscènes
Sous leur masque qui les défigure
Les invités jouissent de leur désinvolture

Les interdits sont autorisés
Et tous leurs fantasmes viennent les baiser
L’excitation du confidentiel est permis
Sous leur masque, leur visage est embelli

Riez donc
Amusez-vous donc
Il n’y a plus aucune règle à la tombée de la nuit
Lorsque les braves gens sont endormis

L’obscurité et l’ombre ont emporté le soleil
Sous une couverture de miel
Elles laissent place à un monde très mystérieux
Où le secret et le désir forment un couple vicieux

On salive d’avance
Devant la liberté de nos déviances
L’anonymat est obligatoire
Dans cette modeste foire


La nostalgie

Touchés par une folie charnelle qui nous dépassait
Nous étions redevenus des gamins
Nous aimions jouer
Et j’aimais être à tes côtés

Puis un beau jour, nous avons grandi
Nous regardions le monde d’un œil averti
Tout nous semblait fade et insipide
Nos regards étaient vides, nos démons avides
Tu m’as dit l’une des choses les plus terribles
À laquelle je tenais à paraître insensible

Il n’y avait plus aucun rire
Nos visages n’étaient plus des personnages imaginatifs
Le monstre dont nous avions tant peur n’était plus fictif
Notre histoire ne semblait plus vouloir s’écrire

« Je crois que je ne t’ai jamais vraiment aimé… »


Les tâches noires

Sur le doux papier blanc,
Les tâches noires n’ont su se fondre dans le décor
La tension monte d’un cran
Le papier se sent avec elles en désaccord

Il a eu l’impression d’être attaqué
Et dit qu’elles l’ont persécuté
Il ne veut pas être assassiné
Il a peur d’un danger
Qu’il a complètement inventé
Et il soupire d’un air désabusé

Pourtant ils se complètent
Ensemble ils pourraient partir pour une grande conquête
Jamais une aussi grande beauté
N’avait un jours pensé à pouvoir être surpassée

Mais la peur de l’autre avait pris le dessus
Laissant l’espoir de mariage
Aussi instable qu’un mirage
Devant une victime prétendue

Les doux linges secs sont accrochés à une raide corde tendue


Bélier

Plus aucune porte ne lui résiste
Plus aucune frontière ne l’attriste

L’épicurisme pur
L’espoir perdure
Rien n’est dur
Dans la suprématie des murs

Libérateur, anticonformiste
Sous un déluge de sophistes
Une force brute
Mais insatiablement en lutte

Un double parti
Aux multiples patries
Imprévisible,
Parfois susceptible

Une double personnalité
Une instable pensée
Un puissant bélier
Contre les barreaux d’une prison inachevée


Le hibou

Gardien de la nuit
Héros sans bruit
Perché sur son arbre
Écoutant toutes vos palabres
Il vous surveille
Il nous veille
Dans cet autre monde où l’on se sent peureux
L’obscurité est pour lui son terrain de jeux


La cicatrice

Ils étaient nombreux
Ils avaient des vœux
Ils ne sont plus que corps sans passion de vie
À genoux, ne pouvant émettre de cris
Écorchés par le temps et la violence des Hommes
Pulvérisés par une société gouvernée par des sommes

Plus de force pour finir cette bataille
Dont ils avaient dit plusieurs fois ne pas être de taille
Découragés,
Déprimés,
Les cicatrices rongeaient leur peau
Le sourire au lèvre, ils faisaient tomber leurs fardeaux

Hélas, même ce plaisir tombât à l’eau
Ils leur restaient encore à creuser leurs tombeau


Le duel de minuit

Un silence se fait ressentir
Pendant que le vent balaye la plaine avec plaisir
Tout d’un coup, la cloche de l’église sonne
Des coups de feux meurtriers résonnent
Puis à nouveau, plus aucun bruit
La nuit est redevenue paisible après les coups de minuits
Un rire gras retentit, des bruits de pas surgissent
S’approchant d’un corps au sol, un cow-boy venait d’abréger un supplice
Il venait de gagner ce combat à mort
Il était devenu le plus fort
Il siffla son cheval
Et repartit en quête du Graal

Et le néant revenait asphyxier l’atmosphère
Sous les caresses d’une brise éphémère
Mais des gémissements viennent perturber ce couple âtre
Le corps au sol venait offrir un coup de théâtre
Tout doucement il se releva et appuya contre sa blessure
Déchira un bout de sa chemise et s’en servit pour se soigner à la dure
Il appela son cheval qui accourut
Et repris la route d’un air détendu
Oui, il allait se venger
Oui cette fois-ci, il allait le tuer
De toute façon, qu’avait t-il d’autre à faire de ses journées ?
Il fallait bien qu’il puisse un peu s’occuper

Pour certains, la violence est un passe-temps


L’étrange fuite

Je ne sais toujours pas pourquoi je n’ai osé affronter
Les frénésies qui ont essayé de me posséder

J’ai toujours été effrayé
Par les fictions,
Et les passions
Que j’ai imaginé

La fuite est le joker de la solution.


La haine

Barrière à toute réflexion
Nourrie de rage contre les exceptions

Plus de minorités,
Nous devons immédiatement tous nous ressembler

La tristesse intérieure et l’incompréhension enflamment la haine
Attirant la peur de l’autre dans son domaine

Vous pensez réellement pouvoir modeler notre monde à votre violente utopie ?


L’abeille

Elle s’assure du bon fonctionnement de la nature
Qu’elle embellit, sublime et toiture
Elle aime les choses simples, elle est humble
Elle est la douceur dans cette féroce jungle

Mais elle ne se sent plus en sécurité
Elle se sent comme délogée
Mais elle ne veut nous quitter
Elle souhaite nous protéger


Méditation

Interrogeons ceux à qui on n’a jamais prêter attention
Sublimons tous ceux que l’on avait traité jusqu’ici comme des pions
Méditons,
Réfléchissons

Prenons notre temps, gardons notre énergie
Ne nous asservissons pas à la tromperie qui nous supplie
Tenons compte des points de vue
Tenons compte de tout ce que nous avons vécu

Déprogrammons-nous
Libérons-nous

Osons remettre en cause ce qu’on nous a toujours appris à ne pas douter


La vie rêvée

Une vie rêvé refléter dans les yeux de son enfant
Pour lui, elle fera n’importe quoi dans son métier de l’ombre
Ayant fait une croix sur son quotidien imprévisible d’avant
Il vient petit à petit poser les clous sur sa tombe

Dans ce déversoir d’amour animé
Ses espoirs vont renaître de ses cendres dispersées
Elle projette dans son protégé
Les travaux qu’elle avait envisagés

Une passassions de flambeau
Une envie de renouveau
Construction d’une famille
Le reste ne devient que pacotille

Elle aurait pu vivre autrement
Mais elle à choisi un autre chemin
Celui de devenir Maman
Un choix qu’elle ne regrette, un évident destin